Eckyl & Jeckyl

Arrivé hier chez Eckyl & Jeckyl à Evreux après avoir traversé une nouvelle fois la diagonale du vide. Quinze jours de guest qui commencent par un plantage en bonne et due forme. Du coup je profite de l’occasion pour rappeler que les arrhes versés obligatoirement pour la pose d’un rendez-vous sont perdus quand vous ne vous y pointez pas ou annoncez moins d’une semaine avant que vous ne pourrez pas l’honorer.

Ceci étant dit, je suis toujours content de rejoindre mes petits camarades Ben et Nathan ! Respectivement tatoueur et pierceur de l’enseigne ébroïcienne. Si vous voulez aller jeter un oeil sur leur travail ils ont un site tout neuf : HTTPS://eckyljeckyl.com/

Ça fait déjà plus de deux ans que je viens ici en guest régulièrement. Sur l’un de ces passages j’ai eu l’occasion de tatouer un crâne sur le crâne de Benoît (cicatrisé sur la photo).

Baba Yaga

La main de Julien encrée la semaine dernière, dans la continuité de son bras terminé au début de l’année 2023, il y a presque trois ans.

En respectant la thématique du mythe de BABA YAGA, ou en tous cas l’ambiance « dark sorcery » puisque le symbole en bois qui traverse l’œil est une référence (que je vous laisse trouver) à un film beaucoup plus récent que l’histoire de la croque-mitaine slave.

Quand Julien est venu me trouver pour travailler sur cette idée j’étais très enthousiaste. Gosse j’étais fasciné par une illustration la représentant dans un des bouquins de contes que j’affectionnais. Cette vieille bonne femme qui volait en forêt dans une sorte de cocotier ressemblait à ma grand-mère Bernadette. Mais en méchant, parce que ma mémé, elle, était très gentille. Mais je me demandais quand même si ma mémé aussi pouvait voler dans un cocotier. A priori, non.

Helloween

Il y a pil poil cinq ans, en 2020, lors du second confinement, je réalisai cette illustration pour halloween. J’apprenais à me servir de ma tablette et à l’époque je n’avais rien contre cette « fête », aussi commerciale et vidée de son sens premier soit elle. Depuis, pour des raisons personnelles, je ne peux plus l’encadrer.

J’ai malgré tout au moins un bon souvenir de cette période, un souvenir qui date de 2019. Cette année là j’avais fait l’île de Skye en Ecosse au printemps avec un pote et sur ma lancée j’avais décidé de partir en automne sur le GR91 pour la traversée du Vercors. 9 jours de marche en solitaire et en autonomie totale de St-Nizier-du-Moucherotte à Rosans. Des paysages époustouflants et une nature intacte sans trace de l’homme ou presque. Complètement seul à cette période sur les sentiers dans une ambiance souvent brumeuse et irréelle. Je me souviens de m’être abrité d’un orage dans une cabane non gardée au coeur de la forêt, de m’être perdu pour trouver une vallée incroyable, d’avoir affronté un froid glacial pour faire l’ascension du Grand Veymont. Et puis je me suis arrêté deux jours en fin de trek pour me reposer dans la ville médiévale de Rosans et dans un endroit insolite : une chambre d’hôte dans un vieux château dont le mobilier ancien et les armoiries étaient couverts de poussières et de toiles d’araignée. C’était un 31 octobre.

Enter The Dragon

En cherchant un titre pour ce post je me suis rappelé le morceau « Enter The Dragon » du groupe punk londonien Inner Terrestrials et puis en faisant une recherche j’ai découvert qu’il s’agit aussi du titre original du film Opération Dragon avec Bruce Lee pour héro. Bref, du punk et du karaté ça n’a pas grand chose à voir avec le sujet de ce post mais ça vous donne une petite idée du bordel qui s’agite en permanence dans ma tête. Pour en revenir à nos moutons, ou nos dragons en l’occurrence, j’ai avancé sur le bras de Greg hier (la photo du dessus). On s’approche tranquillement de la fin du projet attaqué il y a un an environ. Il serait sans doute déjà terminé si je n’avais pas fait ma petite pause de quatre mois pour partir en trek cet été. Heureusement Greg est patient. Et il a raison, Greg, parce que si il y a bien une qualité essentielle tant pour le tatoué que pour le tatoueur quand on se lance dans une grosse pièce, c’est la patience.

J’en profite pour expliquer un peu mon process pour la mise en place d’un bras. Après avoir pris le temps de discuter du sujet, du rendu souhaité, du temps de travail et de l’implication que ça va représenter; je prends une demie journée pour dessiner directement sur la personne (du freehand quoi…). Je garde une « empreinte » de ce premier jet et je dessine sur cette base le projet final. La première séance a lieu en général un mois plus tard. Le dessin étant sur mesure et complètement adapté à la morphologie de la personne il n’y a aucune surprise lors de la pose du carbone.

Petite spécificité pour Greg, et parce que quand c’est trop facile c’est pas marrant : un gros cover de l’espace. Sans doute l’un des plus compliqués auxquels je me soit attaqué. Une bonne grosse bouse encrée au burin par un bourrin qui s’y connaît autant en tattoo que moi en théorie des cordes.

Normalement je termine un bras avant d’accepter de faire la main. Le gâteau d’abord, la cerise après. Mais je n’avais aucun doute sur la motivation de Greg et vu son taf on a profité d’une veille de vacances pour lui taper ça en tout début de projet.

Sur ce, je vais aller voir si je peux pas me trouver un bon gros film de karaté pour ce soir !

Restart

Quatre mois sans toucher une machine. En plus de 22 ans de tattoo je n’avais jamais fait une pause aussi longue alors j’avais anticipé une reprise dans ma zone de confort. Un client que je connais très bien, Kylian, un bras en cours et un sujet que je maîtrise sur le bout des doigts : un crâne. En atelier privé, peinard dans ma campagne auvergnate. À priori c’est comme le vélo! À priori parce que j’y connais rien en vélo. Par contre j’ai presque passé la moitié de ma vie à bosser avec une coil dans les mains alors ça commence à être une seconde nature. Et c’était salement plaisant de retrouver le doux ronronnement de mon outil de travail!

Niglo Punk

Le hérisson de ses morts de Thibault. Un one shot en blackwork réalisé fin 2023 en atelier privé. Depuis le temps que je ne mettais plus à jour ARTERRÖR je vais alterner les posts sur des projets actuels, en cours ou tout juste terminés, et des projets un peu plus anciens. J’en profites aussi pour préparer la mise à jour de mon book papier (parce que le numérique c’est bien mignon mais je reste toujours attaché au « concret ») et les galeries du site. Site qui est toujours en cours de construction (depuis plus de deux ans, mon infographiste étant officiellement le mec le plus poissard que je connaisse) mais qui ne devrait pas tarder à voir le jour !

J’ai rajouté un petit avant/après cicatrisation. Forcément, c’est moins vendeur après cicatrisation et avec des poils… Mais c’est la réalité de ce qu’est vraiment un tattoo. Si un tatoueur ne montre jamais son taf autrement que tout frais, fuyez.

Le GR5 « Hep feiz na reizh ! »

Trek'n'Roll !
Trek’n’Roll !

J’ai mis presque dix ans à trouver le moment, la fenêtre, que j’ai forcé au pied de biche, qui me permettrait de vivre cette aventure: Le GR5. Ou en tous cas la partie française du sentier européen E2 qui relie l’Ecosse à la Méditerranée en passant par la Grande Bretagne, les Pays-Bas, la Belgique, Le Luxembourg, La France… sur plus de 5700 kms!

Je suis parti de Yutz, à quelques kilomètres de la frontière du Luxembourg, le 17 mai dernier pour terminer 93 jours plus tard, le 17 août, à Menton. 1500 bornes (sans doute un peu plus) seul et en semi-autonomie à travers la Moselle, les Vosges, le Jura et enfin les Alpes. Depuis que j’ai découvert la randonnée et le trek, en 2016, je rêvai de partir sur ce qu’on appelle du « thru-hiking ». Tout mettre en pause et partir marcher des semaines, des mois même. Une coupure radicale, nécessaire. Se débarrasser de toute contingence et vivre dans la nature. La découverte au quotidien, aucune routine si ce n’est celle de mettre un pied devant l’autre. Une expérience de vie complètement dingue ! Une expérience qui a eu aussi l’effet escompté : une sorte de « RESET ». Faire table rase d’un passé un peu trop encombrant par moments pour mieux se concentrer sur le présent.

Voilà déjà un mois jour pour jour que je suis rentré et je redescends tout doucement en me réadaptant à une vie « normale ». Il est temps puisque je reprends le tattoo demain. Ca fait déjà 15 jours que j’ai repris le taf mais avec le dessin, sans voir personne ou presque, tranquille dans la « zone hors d’attraction » où j’habite.

Je ne raconterai pas cette aventure ici parce que ce n’est pas l’endroit pour le faire (même si je posterai régulièrement des photos dans la catégorie « WILD RIDES » – mon goût pour la nature faisant, au moins dans ma tête, partie intégrante du chaos créatif qui s’y trouve !) et parce que ce serait tout simplement bien trop long. Mais je rajoute quand même quelques photos des endroits qui m’ont le plus marqué, ou à tout le moins quelques uns d’entre eux. Et, si nos chemins se croisent, j’aurai toujours plaisir à en discuter !

« Seules les pensées qu’on a en marchant valent quelque chose. »

F.Nietzche

« Et, bordel, j’ai marché ! »

Sylvain

Si le récit complet intéresse quelqu’un, je suis en train de le narrer jour après jour sur une page facebook : https://www.facebook.com/WildRides63/

Viking Spirit

La main de Kylian encrée hier, dans la continuation de son bras terminé en 2022.

Kylian main

Historiquement, rien n’est moins sûr que les barbus nordiques adeptes d’Odin aient poussé leurs raides jusqu’en terre auvergnate mais leur descendance ,originaire de Normandie, semblerait s’être installée en Creuse pour ouvrir une salle de crossfit : « Viking Spirit » à Guéret. Allez voir le profil de Kylian, ses performances (et les photos qui vont avec) sont impressionnantes : https://www.instagram.com/kylian_lsn/

Kikibras02

Entre le bras et la main on a pris le temps de faire le chest et le cou (on voit le tracé tout frais sur la photo du dessus). Pour l’anecdote Kylian était venu me voir à la base pour une pièce de taille moyenne sur l’avant bras…

Kikibras01